Accusé d’« outrage au chef de l’Etat », Patrice Nganang, camerounais, professeur de la littérature comparée, reste en prison.
DOUALA, CAMEROUN — Un jour après avoir publié le 5 décembre un « Carnet de route en (zone) dite anglophone » sur le site de l’hebdomadaire Jeune Afrique, Patrice Nganang, professeur de la littérature comparée à l’Université de Stony Brook, en New York, a été arrêté à l’aéroport international de Douala, alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour Hararé au Zimbabwe, où l’attendait son épouse. Pour les premiers 48 heures de son arrestation, personne dans sa famille savait pas où il était. Puis, il a été rétrouvé en prison à Yaoundé, sous sécurité maximum de Kondengui.
Selon son avocat, Emmanuel Simh, il serait accusé d’« outrage au chef de l’Etat ». Et en janvier il devrait passer devant les juges camerounais pour répondre « d’outrage à corps constitué » dans l’ensemble de son « œuvre anti-Biya », où on a trouvé une série de termes très offensifs, un florilège d’anathèmes jugé « outrageant », même s’ils sont parfois incompréhensibles pour les non-initiés, écrits en « camfranglais », un mélange de langues nationales, d’argot populaire, de néologismes et de licence poétique.
Il y a maintenant plusieurs appels forts pour sa libération: de son avocat et de sa famille, mais aussi de la part de ses collègues au Cameroun et aux Etats-Unis, et du président de FSG, sa maison d’édition, qui nous a fourni un site officiel pour les actualités sur son cas et les manières plus efficaces de l’aider.
